La lombosciatique est une pathologie qui combine les douleurs lombaires (lombalgies) et la sciatalgie, c’est-à-dire l’inflammation du nerf sciatique. Ce type de douleurs est généralement dû à une discopathie, qu’il s’agisse d’une hernie discale ou d’arthrose. Focus sur les lombosciatiques, ces douleurs fréquentes mais très handicapantes.
Lombosciatique : pathologie fréquente
La lombosciatique est une douleur du bas du dos qui est très courante. Environ 10 % des douleurs dorsales concernent cette zone. Elle est associée à une sciatalgie, c’est-à-dire à une inflammation du nerf sciatique.
Si elle est si fréquente, c’est parce qu’elle est favorisée par notre mode de vie occidental, l’âge, le stress et le tabagisme. Elle est aussi plus courante chez les personnes qui effectuent un travail demandant de gros efforts (déménageurs ou carreleurs par exemple).
Origines musculaire et nerveuse de la lombosciatique
Les principales causes des lombosciatiques sont d’origines musculaires et/ou nerveuses :
- Les hernies discales sont les principales causes de ce type de douleurs (90 % des lombosciatiques découlent d’une hernie). Elles sont locales au niveau lombaire et elles irradient dans le membre inférieur en raison de la compression que la hernie exerce sur le nerf sciatique. Cependant, environ 25 % des patients présentant une hernie discale ne souffrent pas de lombosciatique.
- L’arthrose lombaire est également fréquemment responsable de lombosciatique. Plus communément, des contractures musculaires au niveau des muscles lombaires (carré des lombes, psoas, etc.) peuvent être à l’origine de ces douleurs. C’est également le cas en cas de spasme du piriforme (une des muscles fessiers) qui peut facilement comprimer le nerf sciatique.
- Beaucoup plus rarement, les lombosciatiques peuvent être dues à des pathologies graves telles qu’une tumeur osseuse ou un canal lombaire étroit par exemple, mais aussi à des infections (spondylodiscite) voire à des fractures en cas d’ostéoporose.
Symptômes de la lombosciatique
Les lombosciatiques se caractérisent par des douleurs au niveau des lombaires et irradiant dans le nerf sciatique. Ainsi, la douleur peut aller du bas du dos aux orteils en passant par la fesse, la cuisse, le genou, le mollet et le pied. Un seul côté est concerné, celui duquel le nerf est irrité.
Les douleurs sont lancinantes ou vives mais accentuées à la contraction des muscles abdominaux ou dorsaux. Ainsi, en cas de toux, d’éternuement ou d’effort (en allant à la selle par exemple), la douleur est brusquement augmentée.
D’autres symptômes peuvent traduire la sciatique : des décharges électriques ou une paresthésie (fourmillements avec perte de sensibilité) au niveau des doigts de pied ou de la jambe.
Lombosciatique : diagnostic et recherche de la cause
Le diagnostic de lombosciatique est très facile à établir puisque les douleurs qu’elle entraîne sont caractéristiques. Quelques tests rapides, tels que le test de Lasègue (consistant à remonter la jambe tendue du patient pour reproduire la douleur), suffiront à confirmer le diagnostic, et à déterminer s'il s’agit ou non d’une hernie discale.
Toutefois, pour déterminer l’origine de la lombosciatique, des examens complémentaires sont généralement nécessaires. On aura notamment recours à la radiographie standard pour mettre en évidence une arthrose lombaire par exemple, au scanner ou à l’IRM pour confirmer une hernie discale ou une pathologie neurologique grave telle qu’un syndrome de la queue de cheval. Dans ce dernier cas, d’autres symptômes tels que des troubles sphinctériens accompagnent les douleurs.
Bon à savoir : en cas de lombosciatiques affectant le nerf sciatique émergeant au niveau L5-S1 (en-dessous de la cinquième vertèbre lombaire), les réflexes ostéo-tendineux peuvent être diminués voire abolis.
Traitement des lombosciatiques
Médicaments
Le premier traitement des lombosciatiques est d’ordre médicamenteux. Il consiste d’une part à prendre du repos pendant quelques jours, et d’autre part à prendre des anti-inflammatoires et des antalgiques destinés à soulager les douleurs. Des myorelaxants peuvent également être préconisés pour détendre les muscles.
Ce traitement est généralement suffisant pour soulager les douleurs. Dans les cas les plus douloureux, on peut envisager une infiltration de corticoïde (infiltration foraminale lombaire).
Médecines alternatives
Néanmoins, ce traitement ne corrige pas l’origine du problème. Dans de nombreux cas, y compris en cas d’arthrose modérée, avoir recours à un ostéopathe, un étiopathe ou un chiropracteur permet de traiter la cause de la lombosciatique et ainsi d’éviter les douleurs chroniques et les récidives. Ces approches sont tout particulièrement efficaces en cas de douleurs d’origine musculaire.
Du côté de l'aromathérapie on propose d'utiliser :
- l'HE d’eucalyptus citronné à raison d'une goutte dans 5 gouttes d'huile végétale à appliquer 3 à 4 fois par jour ;
- l'HE de gaulthérie couchée ou odorante à raison de 3 dans 10 gouttes d’huile végétale d’arnica (ou une autre huile végétale), à appliquer 3 à 4 fois par jour ;
- l'HE de menthe poivrée raison d'une goutte dans 9 gouttes d'huile végétale de millepertuis (ou autre). Masser légèrement la zone douloureuse jusqu’à trois fois par jour, mais pas pendant plus de 3 semaines.
Se muscler (kinésithérapie et Pilates)
Il est également parfois nécessaire de muscler ses dorsaux pour éviter les récidives, soit en se rendant dans une salle de musculation, soit en se faisant suivre par un kinésithérapeute (ou un kiné-ostéo).
Dans le même ordre d'idée, vous pouvez avoir recours à la méthode Pilates qui aidera à renforcer les muscles de façon harmonieuse et à redonner de la mobilité articulaire tout en soulageant les douleurs (on obtient de très bons résultats à raison de 2 séances de 50 minutes par semaine pendant trois mois).
Chirurgie
Toutefois, ni les médicaments, ni les approches alternatives ne pourront soulager efficacement les douleurs consécutives à une hernie discale. Il peut donc être nécessaire de procéder à une intervention chirurgicale destinée à retirer la hernie et à soulager la compression qu’elle exerce sur le nerf sciatique. Cette intervention est envisagée si, malgré le traitement, la douleur est toujours présente au bout de trois mois ou en cas de gave déficit moteur.