Kyste de Tarlov

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Un médecin cible la douleur en exerçant des pressions sur le dos

Les kystes de Tarlov, ou kystes péri-radiculaires ou kystes péri-neuraux, sont des kystes au niveau des racines nerveuses de la colonne vertébrale, remplis de liquide cérébro-spinal.

Les kystes de Tarlov se situent généralement au niveau du sacrum, mais ils peuvent également se rencontrer dans les autres zones de la colonne vertébrale

Ils peuvent rester asymptomatiques ou entraîner de nombreux symptômes parfois invalidants, nécessitant une prise en charge adaptée.

Le point dans notre article.

Causes des kystes de Tarlov

Au niveau anatomique, les kystes de Tarlov sont des kystes méningés spinaux de type II, c’est-à-dire des kystes extra-duraux contenant des cellules nerveuses. Ils se développent à partir de la racine postérieure du nerf, se forment par l’excroissance d’une ou deux méninges (l’arachnoïde et/ou la dure-mère) et se remplissent de liquide céphalorachidien ou liquide cérébrospinal.

Les kystes de Tarlov peuvent toucher toutes les zones de la colonne vertébrale (cervicale, thoracique, lombaire et sacrée), mais ils sont le plus souvent localisés au niveau du sacrum, avec une prédominance au niveau des vertèbres sacrées 2 et 3 (S2 et S3).

Ils présentent différentes caractéristiques :

  • Le kyste correspond à un prolongement de l’espace sous-arachnoïdien. 
  • Le kyste comporte une seule poche ou plusieurs poches. 
  • Le kyste peut avoir des tailles variables. 
  • La paroi du kyste comporte des cellules nerveuses ou ganglionnaires. 

Les causes de la survenue de kystes de Tarlov restent mal connues et différentes hypothèses sont proposées (une augmentation de pression du liquide cérébrospinal, un traumatisme, une prédisposition génétique, etc.).

Ces kystes ne sont pas rares, mais ils seraient sous-estimés, car ils restent souvent longtemps asymptomatiques et sont difficiles à diagnostiquer. Les femmes semblent plus touchées que les hommes.

Symptômes des kystes de Tarlov

La plupart du temps, les kystes de Tarlov ne donnent aucun symptôme. Cependant, ces kystes ont tendance à augmenter de volume avec le temps et finissent par comprimer les racines nerveuses. Ce phénomène de compression provoque différents symptômes, variables en fonction de la taille et de la localisation des kystes :

  • des douleurs accentuées par la toux : douleurs dorsales, douleurs pelviennes ; 
  • une faiblesse musculaire ;
  • des troubles moteurs ;
  • une perte de sensibilité et/ou de réflexes ;
  • une incapacité à rester en position assise ;
  • un gonflement au niveau de la zone des kystes ;
  • des paresthésies (sensations ressemblant à des fourmillements, des picotements ou des engourdissements) ; 
  • une sciatique ;
  • le syndrome de la queue de cheval ;
  • des maux de tête ;
  • des troubles intestinaux, vésicaux (de la vessie) et sexuels.

D’autres facteurs déclencheurs peuvent transformer des kystes asymptomatiques en kystes symptomatiques :

  • des traumatismes ;
  • le port de charges lourdes ;
  • l’accouchement ;
  • une anesthésie par péridurale ;
  • une poussée d’herpès

L’évolution des kystes de Tarlov peut entraîner une érosion des tissus osseux à proximité des kystes, à l’origine de complications plus ou moins graves.

Diagnostic des kystes de Tarlov

Les kystes de Tarlov ne sont généralement diagnostiqués que lorsqu’ils deviennent symptomatiques. Leur diagnostic nécessite souvent plusieurs mois et repose sur plusieurs examens :

  • une IRM (imagerie par résonance magnétique) ;
  • une myélographie ou myéloscanner (radiographie utilisant l’injection d’un produit de contraste iodé) ;
  • un myélogramme pour analyser le liquide cérébrospinal ;
  • un bilan électrophysiologique des racines nerveuses de la zone des kystes. 

Traitement des kystes de Tarlov

La prise en charge des kystes de Tarlov ne fait pas l’objet d’un consensus médical. Différents traitements peuvent être utilisés mais leur efficacité est très variable selon les patients :

  • un traitement antalgique pour soulager les douleurs, parfois avec des dérivés de morphine ;
  • un drainage lombaire du liquide cérébrospinal ;
  • l’aspiration des kystes avec un guidage scanner, avec un risque notable de résurgence du kyste ;
  • l’excision partielle ou totale des kystes, intervention rendue compliquée par la présence de cellules nerveuses dans la paroi du kyste ; 
  • la laminectomie décompressive qui consiste à enlever une petite partie de la vertèbre (appelée la lame vertébrale) pour supprimer la compression exercée par le kyste sur les nerfs ; 
  • l'injection de colles biologiques sous surveillance scanner pour supprimer l’effet compressif du kyste sur les racines nerveuses ;
  • l’imbrication, technique neurochirurgicale qui consiste à ouvrir le kyste et à le boucher avec de la graisse prélevée ailleurs sur le patient ; 
  • la fenestration kystique microchirurgicale pour fermer le kyste. 

Les interventions chirurgicales sur les kystes de Tarlov restent complexes en raison des risques de complications post-opératoires : pseudoméningocèle (absence de fermeture de la colonne vertébrale), hypotension intracrânienne, récurrence des kystes.

À noter : le traitement est déterminé de manière optimale par les médecins en fonction du cas spécifique de chaque patient (taille et localisation des kystes, nature et intensité des symptômes, risques de complications).

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