
La névralgie sciatique est une douleur qui suit le trajet du nerf sciatique, des lombaires jusqu'au pied. Cette douleur, combinée aux fourmis dans la jambe, complique votre marche et lance lorsque vous vous asseyez. Hernie discale, traumatisme et arthrose sont les causes les plus courantes de cette névralgie. Voici comment soigner une sciatique.
Zoom sur la sciatique
Côté droit ou côté gauche, la névralgie sciatique est douloureuse et suit le trajet d'un des deux nerfs sciatiques dont la racine nerveuse est pincée au niveau vertébral. La jambe touchée s'engourdit, et vous pouvez alors ressentir des fourmis à partir de la fesse jusqu'au pied.
La douleur se situe à l'arrière de la jambe ou parfois, lorsque la sciatique est plus localisée, à la fesse, à la cuisse ou au mollet. La sciatique ne doit pas être confondue avec la cruralgie, qui est une névralgie du nerf crural. Si la douleur est similaire dans les deux cas, celle de la cruralgie se situe à l'avant de la cuisse.
Important : si vous ressentez une douleur au niveau du mollet, et que votre jambe est gonflée et indurée, il faut absolument écarter le risque d'une phlébite ; un caillot s'est peut-être formé au niveau des veines de la jambe ; les conséquences peuvent être graves, aussi consultez sans attendre !
1. Prenez des anti-inflammatoires et des antalgiques pour soigner une sciatique
Les médicaments anti-inflammatoires et antalgiques permettent de soulager la douleur de la sciatique. Ils sont très généralement utilisés.
Important : ces molécules sont des médicaments et présentent des contre-indications, effets indésirables et interactions médicamenteuses ; demandez systématiquement l'avis d'un médecin ou d'un pharmacien qui adaptera le traitement à votre cas.
Les antalgiques
Les différents antalgiques soulagent la douleur en fonction de son intensité. Utilisé en premier recours, le paracétamol (antalgique de palier 1) ne suffit pas toujours à atténuer la névralgie sciatique. Vous pouvez alors faire appel aux antalgiques de palier 2 : les dérivés opiacés associés ou non au paracétamol (codéine, tramadol, poudre d'opium). En dernier recours, la morphine et ses dérivés (antalgiques de palier 3) permettent de soulager les névralgies les plus intenses.
Bon à savoir : vous pouvez acheter du paracétamol sans ordonnance, à l'inverse de la plupart des antalgiques de palier 2 et de tous les antalgiques de palier 3. Par ailleurs, suite à l'arrêté du 12 juillet 2017, les médicaments contenant de la codéine, du dextrométhorphane, de l'éthylmorphine ou de la noscapine sont désormais uniquement délivrés sur ordonnance.
*À noter qu’à partir d’avril 2020, la durée maximale de prescription de tous les antidouleurs contenant du tramadol passe de 12 à 3 mois. « Au-delà de trois mois, la poursuite d’un traitement par tramadol (voie orale) nécessitera une nouvelle ordonnance », indique l’ANSM).
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ne sont pas dérivés de la cortisone. Vendus sur prescription médicale, ils permettent de soulager les inflammations qui entraînent la névralgie sciatique. On trouve de nombreuses molécules efficaces telles que le diclofénac (Voltarène® ou autre), le kétoprofène, le naproxène, le piroxicam (Feldène®), le méloxicam, l'ibuprofène... Leurs effets délétères sur l'acidité de l'estomac nécessitent une prise systématique au moment des repas.
Signalons également que le diclofénac par voie orale expose à un surcroît d’effets indésirables cardiovasculaires (dont infarctus du myocarde et insuffisances cardiaques) et de morts d’origine cardiovasculaire par rapport à d’autres AINS aussi efficaces. Quant au piroxicam, il augmente les risques de troubles digestifs et cutanés (dont des syndromes de Stevens-Johnson et des syndromes de Lyell),
Source : revue Prescrire dans l’édition 2020 du « Bilan des médicaments que Prescrire conseille d'écarter pour mieux soigner ».
Bon à savoir : l'ibuprofène 400 mg existe en petit conditionnement pour une délivrance sans ordonnance : si le pharmacien juge que ce médicament vous est adapté, cela vous permettra de patienter jusqu'à la consultation.
Les anti-inflammatoires stéroïdiens
Les anti-inflammatoires stéroïdiens, ou corticoïdes, sont des dérivés de la cortisone. Délivrés uniquement sur prescription médicale, ils permettent d'asseoir l'inflammation et de diminuer la douleur en association avec les antalgiques. Leur pouvoir excitant oblige à les prendre en une prise le matin et en mangeant.
2. Complétez avec des décontracturants musculaires pour soulager la sciatique
Les décontracturants musculaires sont très souvent associés aux anti-inflammatoires et antalgiques pour soigner les sciatiques. Tranquillisants, ces médicaments ont une activité antispastique (qui diminue les contractures).
- Le thiocolchicoside (Miorel® ou autre) – délivré sur ordonnance : il est sans risque de somnolence mais il expose à des diarrhées, des gastralgies, des photodermatoses, peut-être des convulsions (il est par ailleurs génotoxique et tératogène)*.
- Le méthocarbamol (Lumirelax®) – délivré sur ordonnance : il comporte un risque de somnolence, de troubles digestifs et d’atteintes cutanées (dont des angio-œdèmes)*.
- La méphénésine (Décontractyl® et Décontractyl baume®) – disponible sans ordonnance : elle comporte un risque de somnolence, de nausées, de vomissements, de réactions d’hypersensibilité (dont des éruptions cutanées et des chocs anaphylactiques), et des abus et dépendances (l’Agence française du médicament a retiré les autorisations de mise sur le marché de ce traitement en raison d’une balance bénéfices-risques défavorable)*.
Source : *revue Prescrire dans l’édition 2020 du « Bilan des médicaments que Prescrire conseille d'écarter pour mieux soigner ».
L'action de la chaleur est souvent bénéfique pour décontracter les muscles. Des pommades chauffantes, des poches à chauffer au bain-marie ou au four à micro-ondes, ainsi que des patchs diffusant de la chaleur sont disponibles dans les pharmacies.
Conseil : si la névralgie vous le permet, vous pouvez aussi prendre un bain chaud pour relaxer vos muscles.
3. Portez une ceinture dorsale pour soigner la sciatique
L'approche orthopédique permet de soigner une sciatique par le port d'une ceinture lombaire. Cela pour 3 raisons :
- L'action de compression de la ceinture lombaire écarte les vertèbres et libère la racine du nerf sciatique.
- L'action de maintien de la ceinture lombaire empêche de faire de faux mouvements.
- La chaleur que dégage la ceinture décontracte les muscles lombaires.
Il est possible d'acheter une ceinture lombaire en pharmacie. Elle vous sera remboursée par l'Assurance maladie si vous présentez une ordonnance à votre pharmacien. Certaines ceintures, très discrètes, sont invisibles sous un pull ; d'autres possèdent un système de double serrage pour augmenter leur efficacité en cas d'effort.
Bon à savoir : certains pharmaciens sont également diplômés en orthopédie ; ils proposent alors de nombreux modèles de ceinture afin de vous équiper au mieux.
Article
4. Conservez une activité saine si vous le pouvez
Pendant longtemps, soigner une sciatique était synonyme de repos, voire d'alitement. Ce repos s'avère en réalité plus délétère qu'une activité modérée. Le port de lourdes charges vous est évidemment interdit, mais conservez dans la mesure du possible la marche et les activités du quotidien, sans forcer, si la douleur vous le permet.
Les positions qui provoquent une douleur aiguë sont à éviter mais, si cela vous est possible, pratiquez des exercices de gainage, de renforcement musculaire lombaire modéré, voire un entraînement d'aérobie (ce sont les traitements les plus pertinents pour les adultes atteints de lombalgie).
Bon à savoir : un arrêt de travail est parfois nécessaire, notamment si vous êtes conduit à faire de gros efforts physiques.
5. Bénéficiez de la kinésithérapie et de la chirurgie pour soigner votre sciatique
Pour soigner une sciatique, la kinésithérapie peut être bénéfique. Selon votre cas, le médecin pourra vous fournir une ordonnance pour le remboursement des séances chez le kinésithérapeute. Massages et physiothérapie permettent d'atténuer la douleur, de même que l'ostéopathie et l'acupuncture.
C'est en dernier recours que la chirurgie est envisagée, et lorsqu'il existe une hernie discale qui écrase la racine du nerf sciatique. La chirurgie est proposée :
- si la sciatique est sévère ;
- si elle dure, récidive ou vous handicape.
La hernie discale est résorbée par le chirurgien et les douleurs du nerf sciatique sont considérablement diminuées. Cependant, une inflammation peut persister après l'opération, et des récidives de hernie discale existent.