Bascule du bassin

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Un médecin examine la hanche d'un patient

La bascule du bassin est un phénomène courant qu’on retrouve chez de nombreuses personnes. Cette bascule peut être plus ou moins handicapante et entraîner ou non des douleurs. Mais apprenons-en davantage sur la bascule du bassin, ses causes, les symptômes qu’elle entraîne et les traitements qui existent pour la corriger.

 

 

Définition d’une bascule du bassin

La bascule du bassin est une asymétrie au niveau du bassin, celui-ci étant plus bas d’un côté que de l’autre. Cette inclinaison du bassin est rendue possible par la structure et l’anatomie du bassin. En effet, la bassin se compose du sacrum en son centre (c’est la base de la colonne vertébrale et on considère que le sacrum est un ensemble de vertèbres soudées) et des os iliaques, un à gauche et un à droite (c’est sur ces os que viennent s’articuler les têtes des fémurs).

Ces structures sont articulées entre elles et mobiles afin de permettre la marche notamment. Le sacrum, bien qu’il s’agisse d’un os solide, est déformable. Ainsi, il peut en quelque sorte se tordre et entraîner une antépulsion (ou inclinaison antérieure) d’un iliaque et/ou la rétropulsion (ou inclinaison postérieure) de l’autre. Cela se traduit par un déséquilibre et la bascule du bassin.

Un des os iliaque peut aussi être à l’origine de la bascule du bassin. Les forces qui remontent du sol transitent par les iliaques et en cas de choc (par exemple lorsqu’on rate une marche), l’iliaque peut être bloqué vers le haut (en ostéopathie, on parle d’un « upslip ») et peut entraîner un blocage du bassin.

Diverses causes de la bascule du bassin

Comme nous venons de le voir, la bascule du bassin résulte d’un déséquilibre au niveau du sacrum ou des iliaques. Les origines de ce déséquilibre sont variées.

Le déséquilibre du sacrum peut être dû :

  • à une scoliose (ou une attitude scoliotique qui désaxe le sacrum et donc le bassin) ;
  • à de mauvaises postures au quotidien (les routiers où les gens qui font beaucoup de route, en étant mal assis, ou les gens adoptant de mauvaises positions au bureau entre autres) ;
  • à des troubles affectant les organes du petit bassin (vessie, prostate, utérus, etc.).

Le déséquilibre des iliaques, lui, peut être dû :

  • à des tensions musculaires au niveau des muscles para-vertébraux (le carré des lombes, par exemple, est un muscle qui relie les iliaques, les côtes flottantes et les vertèbres lombaires et une tension sur ce muscle peut bloquer un iliaque en arrière) ;
  • à un choc, par exemple lorsqu’on rate une marche ou un trottoir, qu’on marche dans un trou sans l’avoir vu, etc. (dans ces cas, le choc peut faire remonter l’os iliaque et le bloquer en position haute) ;
  • de façon générale, à un traumatisme qui va décaler le bassin (chute d’un cheval par exemple).

Les membres inférieurs peuvent également être responsables d’une bascule du bassin suite à une fracture par exemple. Il arrive également que certaines personnes aient naturellement une jambe plus courte que l’autre (en général un décalage de quelques millimètres). Si ce décalage est le plus souvent compensé, c’est au niveau du bassin que cela se retrouve avec une bascule plus ou moins importante.

Par ailleurs, certaines pathologies osseuses graves comme la poliomyélite peuvent être responsables d’une bascule du bassin. Il en va de même de certains troubles au niveau de la hanche, dont la dysplasie et la coxarthrose.

Symptômes d’une bascule du bassin

Les symptômes d’une bascule du bassin sont variables en fonction de son importance :

  • Lorsque la bascule est particulièrement prononcée, le patient aura la sensation d’avoir une jambe plus courte que l’autre ce qui se traduira par la forme d’une légère boiterie à la marche.
  • En réalité, la jambe n’est pas nécessairement plus courte, c’est simplement que cette bascule, par exemple en cas d’« upslip » fait remonter la hanche d’un côté et donc donne à croire que la jambe est plus courte.
  • Avec ce décalage, outre d’éventuels troubles de la marche, certaines douleurs peuvent survenir. Les sciatiques notamment pourront être plus fréquentes en cas de bascule du bassin, de même que les lombalgies (douleurs lombaires) et, à plus long terme, de l’arthrose.

Diagnostic de la bascule du bassin

Un patient peut parfois lui-même détecter la bascule de son bassin en s’observant dans une glace. Il constatera alors qu’un de ses iliaques est plus haut que l’autre avec un décalage entre les épines iliaques antérieures (pointes osseuses saillantes situées latéralement et au-dessus du pubis) ou entre ses crêtes iliaques (parties supérieures de l’iliaque).

Un thérapeute qui observera son patient pourra également retrouver un décalage au niveau des épines iliaques postérieures (situées latéralement au niveau de la dernière vertèbre lombaire). Différents test permettent ensuite de mettre en évidence cette bascule du bassin. En ostéopathie, outre l’observation, on peut utiliser des tests classiques tels que :

  • le TFD (test de flexion debout) dans lequel on demande au patient de se pencher en avant en commençant par la tête puis en descendant le plus possible ;
  • le TFA (test de flexion assis) même principe en position assise (si le bassin reste dévié même en position assise c’est que la bascule n’est pas due à un problème au niveau des membres inférieurs) ;
  • le test de Downing qui permet d’évaluer l’allongement et le raccourcissement des membres inférieurs en jouant sur les muscles.

Combinés, tous ces éléments permettent de diagnostiquer la bascule du bassin et bien souvent son origine. Il est également possible d’avoir recours à la radiographie mais celle-ci permettra d’observer les bascules si elles sont importantes et de façon figée. L’intérêt de l’approche ostéopathique est d’effectuer des tests en mouvement et de visualiser la façon dont fonctionne l’ensemble du corps du patient.

Bascule du bassin : quel traitement ?

Le traitement d’une bascule du bassin consiste à rééquilibrer le sacrum et les iliaques (et le cas échéant, les vertèbres lombaires) afin de redonner de la mobilité à ces structures. Les thérapeutes les plus à même de réaliser ces corrections de façon rapide et efficace sont les ostéopathes, les chiropracteurs et les étiopathes.

Ces praticiens pourront être amenés à corriger des dysfonctions au niveau du bassin et la bascule de celui-ci pour soulager des douleurs. Ainsi, un ostéopathe devra rééquilibrer le bassin pour traiter efficacement et durablement une sciatique, par exemple.

Pour éviter les récidives, le thérapeute devra avoir une approche holistique, globale, et traiter aussi bien les dysfonctions à l’origine de cette bascule que celles qui en ont découlé (des troubles au niveau des organes du petit bassin par exemple). Il faudra notamment traiter l’ensemble de la colonne vertébrale et s’assurer du bon fonctionnement du MRP. Deux séances sont généralement nécessaires pour corriger la bascule et éviter les récidives.

Dans les cas éventuels où cela se révélera nécessaire, le thérapeute pourra envoyer le patient chez un podologue pour qu’il réalise des semelles orthopédiques. Dans certains cas c’est l’inverse, il est conseillé au patient de retirer ses semelles qui sont susceptibles d’entretenir une bascule.

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