Le spondylolisthésis est une affection de la colonne vertébrale, correspondant au glissement en avant d'une vertèbre par rapport à celle d'en dessous.
Comment se caractérise un spondylolisthésis et comment le traiter ? Réponses maintenant.
Spondylolisthésis : qu'est-ce que c'est ?
Le spondylolisthésis est une affection de la colonne vertébrale relativement fréquente. La colonne vertébrale se dénomme rachis en langage médical. Son anatomie est complexe :
- Le rachis est composé de 24 vertèbres empilées les unes sur les autres par l'intermédiaire de surfaces articulaires et de disques intervertébraux. Il comprend trois parties :
- Le rachis cervical : 7 vertèbres de C1 à C7.
- Le rachis dorsal (ou thoracique) : 12 vertèbres de T1 à T12.
- Le rachis lombaire : 5 vertèbres de L1 à L5.
- La vertèbre supérieure du rachis (C1) s'articule avec l'occiput (partie postérieure du crâne) et la vertèbre inférieure (L5) s'articule avec le sacrum.
Le rachis possède des rapports avec d'autres entités anatomiques :
- Il abrite la moelle épinière par l'intermédiaire du canal vertébral formé par l'empilement des vertèbres.
- À chaque étage vertébral, naissent des nerfs issus de la colonne vertébrale.
- Les vertèbres cervicales et thoraciques s'articulent avec les côtes pour former la cage thoracique.
On parle de spondylolisthésis lorsqu'une vertèbre « glisse » sur celle d'en dessous, entraînant avec elle l'ensemble de la colonne vertébrale en avant par rapport à son axe d'origine :
- Il existe une classification du spondylolisthésis en stades de gravité croissante en fonction du glissement (grade 1 à 4).
- Le spondylolisthésis a lieu le plus souvent au niveau du rachis lombaire (le bas du dos).
Il existe trois causes de spondylolisthésis lombaire. Le spondylolisthésis isthmique :
- Il concerne environ 5 % de la population.
- Il correspond à une fracture de fatigue : l'isthme (pont osseux reliant à l'arrière, une vertèbre à l'autre) se fracture progressivement par répétition de mouvements en rotation et hyper lordose (bas du dos creusé et ventre en avant).
- Dans la majorité des cas, il touche L5 sur S1. Il est souvent découvert par hasard au cours d'un examen d'imagerie car il reste longtemps indolore, tout en s'installant de manière progressive.
Le spondylolisthésis dégénératif :
- Il est dû à l'arthrose.
- Le plus souvent, on le retrouve chez les femmes après la ménopause et l'ostéoporose.
- Il s'agit d'un spondylolisthésis de bas grade, préférentiellement de L4 sur L5.
Le spondylolisthésis dysplasique :
- Il est plus rare et congénital, dû à une malformation de la dernière vertèbre L5.
- Il concerne surtout l'adolescent et le jeune adulte.
- C'est un spondylolisthésis de haut grade (glissement important), préférentiellement de L5 sur S1.
Bon à savoir : les sports tels que la gymnastique, la danse, les sports de lancer, l'aviron et l'équitation favorisent le spondylolisthésis isthmique.
Symptômes du spondylolisthésis
Il est souvent asymptomatique. Les symptômes les plus fréquents sont :
- Des douleurs lombaires basses : soulagées par le fait de se pencher en avant, elles sont d'intensité variable et peuvent atteindre le lumbago.
- Des radiculalgies : douleurs semblables à celles d'une sciatique. (Cette dernière provient de la compression du nerf à sa sortie de la colonne vertébrale. La cause est le plus souvent l'arthrose au niveau des articulations vertébrales postérieures ou bien au niveau du disque (hernie discale par pincement d'un disque intervertébral).
- Le syndrome de queue de cheval : rare, il associe paralysies partielles des membres, troubles urinaires et impuissance. Ce cas de figure correspond à une urgence chirurgicale.
- Une claudication neurogène : il s'agit d'une difficulté ressentie lorsque l'on marche, résultant d'un rétrécissement du canal vertébral dans sa partie terminale, comprimant les racines nerveuses. Le malade ressent également des fourmillements dans les membres inférieurs.
Bon à savoir : la claudication correspond à une limitation du périmètre de marche : la personne est obligée de marquer des pauses à cause de ces symptômes.
Spondylolisthésis : diagnostic et traitement
Le diagnostic du spondylolisthésis peut être tardif en raison de son caractère indolore. Le traitement est variable selon la cause et le retentissement de la maladie sur le quotidien.
La prise en charge d'un spondylolisthésis est rarement une urgence, en revanche, elle nécessite la consultation de spécialistes rhumatologue et chirurgien orthopédiste, spécialisés dans les pathologies rachidiennes :
- La radiographie du rachis lombaire de face et de profil permet de diagnostiquer et de classifier le spondylolisthésis. Comme l'évolution du spondylolisthésis est variable, un suivi radiographique s'effectue tous les 5 ans en l'absence de complication intercurrente.
- Le scanner et l'IRM du rachis sont les examens les plus performants pour identifier la cause du spondylolisthésis : lyse isthmique, arthrose postérieure, visualisation d'une hernie discale avec compression d'une racine nerveuse...
L'évolution de la maladie est variable selon le type de spondylolisthésis :
- Évolution chronique des douleurs :
- Si le disque entre les deux vertèbres concernées par le spondylolisthésis est très abîmé, le glissement sera amené à s'aggraver, accompagné de douleurs lombaires chroniques.
- Certaines activités peuvent favoriser le glissement et de fait, les douleurs lombaires. Un reclassement professionnel est parfois de rigueur.
- Guérison spontanée : une fois que le disque sera complètement pincé, les deux vertèbres vont fusionner. La stabilité apportée par la fusion des deux corps vertébraux permettra la disparition des douleurs.
Le traitement médical repose sur :
- Les traitements anti-douleurs type Paracétamol® ou bien dérivés codéïnés.
- Les infiltrations de corticoïdes.
- La rééducation par la kinésithérapie.
Le traitement chirurgical est indiqué dans 10 à 20 % des cas. Il s'agit d'une chirurgie lourde, avec mise en place de vis et autre matériel, appelée arthrodèse postérieure, +/- associée à une laminectomie.
Cette chirurgie se pratique en cas d'échec du traitement médical, de troubles neurologiques moteurs et/ou sphinctériens (urinaires, anales), ou d'impuissance.
Pour approfondir :
- En téléchargement gratuit : notre guide pratique des maux de dos.
- 10 façons de rompre avec son mal de dos.
- Comprendre ses douleurs musculaires au dos.