
L'opération est parfois la seule solution pour soulager les maux de dos provoqués par une hernie discale... À quel moment faut-il l'envisager et comment se déroule cette intervention ? Les réponses ici.
Opération de la hernie discale : causes
La colonne vertébrale est constituée d'un empilement de vertèbres, séparées par des disques intervertébraux jouant le rôle d'amortisseurs. Ceux-ci sont constitués de deux parties :
- en périphérie, un anneau fibreux et rigide ;
- un noyau formé d'une matière gélatineuse au centre.
Lorsqu'au fil du temps l'anneau fibreux se fissure, il laisse échapper en partie le noyau gélatineux : la hernie discale apparaît alors. Elle est source de douleurs, et parfois de fourmillements et d'insensibilités. Les hernies discales se forment le plus souvent dans la région lombaire, en bas du dos.
L'opération d'une hernie discale n'est envisagée qu'en dernier recours :
- lorsque les traitements médicamenteux (à base d'anti-douleurs, d'anti-inflammatoires, de décontractants musculaires) et les infiltrations de corticoïdes ne sont pas parvenus à soulager le patient qui en souffre ;
- en situation d'urgence, comme dans le cadre du « syndrome de la queue de cheval », caractérisé par une paralysie partielle des jambes et des troubles au niveau des sphincters, provoqués par la compression de la racine des nerfs situés en bas de la colonne vertébrale.
L'option chirurgicale ne concerne que 10 à 20 % des cas de hernie discale.
Déroulement de l'opération de la hernie discale
L'objectif de l'opération est de libérer la racine nerveuse comprimée par la hernie discale, pour réduire les douleurs ressenties. Après avoir repéré précisément l'emplacement de la hernie à l'aide de radiographies, le chirurgien pratique une incision de 3 à 5 cm de large pour atteindre la région dans laquelle elle se situe. Elle est soigneusement retirée et, dans la plupart des cas, le praticien cherche à conserver le reste du disque intervertébral.
À noter : une technique moins invasive consiste à réaliser cette intervention par endoscopie, pour que les suites opératoires soient plus légères.
En pratique
L'intervention se déroule en milieu hospitalier. Elle est assurée par un chirurgien orthopédiste ou par un neurochirurgien, sous anesthésie générale. Dans certains cas, elle peut se dérouler en ambulatoire : le patient entre le matin à l’hôpital et ressort dans la journée. Sinon, la durée d'hospitalisation est généralement de 1 à 4 jours.
Suites opératoires
Après l'opération, il est tout à fait normal de ressentir des douleurs dans la zone opératoire ; l'administration d'antalgiques permet de les atténuer. Les symptômes associés à la présence de la hernie discale peuvent mettre plusieurs jours à disparaître. Dans certains cas, l'opération ne permet pas une récupération totale, des douleurs ou des troubles de la sensibilité persistent alors.
Un drain est parfois mis en place au niveau de la plaie pour éviter une accumulation de liquide ; il est en général retiré dans les 24 à 48 heures suivant l'opération. Des difficultés à uriner surviennent parfois après l'opération ; une sonde urinaire est alors posée pour faciliter l'évacuation de l'urine.
Pendant 3 semaines à 1 mois, le patient doit se reposer et ne pas conduire de véhicule. Les activités habituelles pourront ensuite être reprises, en prenant garde à ne pas trop solliciter la colonne vertébrale (éviter le port de charges lourdes par exemple).
Risques de l'opération
Outre les risques inhérents à chaque opération (allergie au produit anesthésiant, infection...), cette intervention peut, dans de rares cas, entraîner :
- une paralysie totale ou partielle des jambes, consécutive à la formation d'un hématome ;
- une altération de l'enveloppe qui entoure les nerfs, avec une fuite de liquide céphalo-rachidien. Ceci peut se traduire par des maux de tête très violents.
Face à des signes inhabituels, il est nécessaire de consulter en urgence.